Questions de science
et de technologie


 JL Mélenchon

Statut des doctorants
Nous prévoyons d’abroger l’arrêté de 2016 sur le doctorat, qui astreint les jeunes chercheurs à des thèses rapides, avec un calendrier fixé ante rem et une obligation de formation auprès d’Ecoles doctorales hypertrophiées investies de responsabilités qui incomberaient aux laboratoires. Nous augmenterons le nombre de contrats doctoraux et abrogerons également le décret sur le contrat doctoral, qui place les doctorants rémunérés sous une férule administrative plus dure encore que celle des chercheurs déjà engagés dans la carrière. Enfin, nous reviendrons sur le dernier arrêté de rémunération des doctorants contractuels et rétablirons les « missions complémentaires » sur la base du volontariat, en en allégeant la charge horaire tout en en augmentant leur rémunération. Le monitorat, en particulier, sera abaissé à 50 heures TD, sera de droit sur simple demande, et accompagné d’une formation à l’enseignement. Le contrat doctoral, de trois ans, pourra être prolongé à quatre et sera couvert par la revalorisation générale des salaires dans le secteur public.

Débouchés du doctorat hors ESR public
Le doctorat n’est pas assez valorisé en France. Pour y remédier, il sera reconnu dans les conventions collectives et il donnera le droit de passer tous les concours internes de catégorie A+ de la fonction publique. Comme déjà indiqué, le recrutement de personnels de recherche fera partie des critères pris en compte dans l’octroi de subventions R & D au secteur privé.

Carrières dans l’ESR
1. Pour que l’emploi scientifique ne soit plus synonyme de précarité et d’arbitraire
Un grand plan de titularisation des précaires de l’ESR (tous corps de métier confondus) sera lancé, et devrait permettre de créer environ 5000 postes (i.e. hors départs en retraites et titularisations) par an, là encore tous corps de métier confondus. Ces créations de postes, à l’inverse de celles régulièrement annoncées ces dernières années par la tutelle et qui n’étaient que virtuelles du fait du transfert de la gestion de la masse salariale aux établissements, se vérifieront dans les faits dans la mesure où nous abrogerons la loi LRU et où l’Université Nationale recrutera directement les enseignants-chercheurs par le biais du CNU avant de les affecter dans les établissements selon une procédure déjà appliquée dans certains EPST.

2. Améliorer les conditions de travail au quotidien
Les procédures d’affectation, ainsi que de mutations, prendront en compte la situation personnelle et familiale des personnes concernées au même titre que les besoins du service. Parallèlement, tous les salaires de la fonction publique seront progressivement revalorisés. Enfin, à l’université, la restauration de la démocratie universitaire, le renforcement des fonctions des CHSCT et la réaffirmation du statut national des enseignants-chercheurs qui n’auront de compte à rendre qu’au CNU permettront d’enrayer la casse des métiers et le harcèlement technocratique et autoritaire qui brise des carrières et des vies.
Outre la fin de l’évaluationnite aiguë et la résorption de la précarité, deux fléaux qui pénalisent particulièrement les femmes désireuses d’avoir des enfants, des mesures seront prises en concertation avec les partenaires sociaux pour lutter contre le plafond de verre, qui détourne particulièrement les femmes des carrières scientifiques. Des dispositifs de signalement des discriminations de genre seront mis en place dans les établissements.