Questions de science
et de technologie


 JL Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a rappelé le 5 février dernier que le harcèlement dont font l’objet les chercheurs tant qu’ils n’ont pas « trouvé », et en particulier tant qu’ils n’ont pas produit de brevets, est une atteinte intolérable à l’indispensable liberté de la recherche fondamentale.
La création, la critique et la diffusion de connaissances scientifiques et techniques est nécessaire pour pallier la crise écologique, économique et sociale mondiale. Nous nous refusons toutefois à assigner aux sciences et techniques une finalité prioritairement industrielle.
Nous sommes donc extrêmement soucieux de garantir l’autonomie du champ scientifique vis-à-vis des contraintes d’application à court terme. La recherche fondamentale, finalisée ou non, a besoin du temps long et du droit à l’erreur et à l’expérimentation. Le recours systématique aux financements par projets ou par contrats quadriennaux méconnaît profondément la nature de la démarche scientifique. C’est pourquoi nous prévoyons la dissolution de l’ANR, mais aussi celle du HCERES, ainsi que l’abandon du PIA. Les deux tiers des fonds ainsi libérés seront convertis en crédits pérennes et répartis sur une base égalitaire (au prorata du nombre de chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs de recherche dans une équipe) pour assurer le fonctionnement quotidien de toutes les équipes de recherche en France. Le tiers restant sera octroyé de façon ciblée aux programmes et aux disciplines dont les frais de fonctionnement quotidien sont supérieurs à la moyenne (sciences du vivant, physique notamment). Là encore, les crédits pérennes seront la règle.
Ce financement du fonctionnement de la recherche au quotidien n’est pas exclusif de crédits ciblés, qui pourront être conséquents, en particulier s’agissant de la mise en place de nouveaux équipements de recherche dans des domaines demandant un matériel coûteux et où la recherche évolue vite. La recherche sur les nouvelles frontières de l’humanité et celle sur la transition écologique pourra s’appuyer sur des crédits ponctuels voire des appels à projets, mais dans une part aussi limitée que possible, et sans préjuger du succès ou non de recherches encore balbutiantes.