Questions de science
et de technologie


 JL Mélenchon

Les études quantitatives des sociologues Romuald Bodin et Sophie Orange ont démontré que le caractère sélectif ou non d’un cursus n’était pas fermement corrélé au taux d’échec qu’on y observe, ni à la proportion d’étudiants ne s’y inscrivant que faute de mieux. Nous récusons donc le lien implicite établi ici entre « obligation d’accueillir l’ensemble d’une classe d’âge ayant obtenu le diplôme du baccalauréat » et échec en licence. Pour nous, les facteurs fondamentaux de l’échec en licence sont :
- la précarité étudiante et le mal-logement massif des jeunes, qui obèrent gravement leur capacité à s’investir dans leurs études. L’allocation autonomie que nous proposons et un grand plan de construction de logements étudiants (de l’ordre de 15000 constructions par an) devraient largement y remédier.
- un déficit d’orientation en fin de lycée. Des forums du supérieur seront donc organisés dans tous les départements, et nous accélérerons les recrutements de conseillers d’orientation. Le cadre national des diplômes rétabli et porté par l’Université Nationale, permettra de garantir la transparence et la lisibilité de l’offre de formation, ainsi que des conditions d’accès.
- le sous-investissement dans les filières de licence, illustré par l’écart intolérable entre la dépense par étudiants dans les universités et ce qu’elle est en CPGE ou dans les « grandes écoles ». Un plan immobilier de grande ampleur, ainsi qu’une grande campagne de titularisation des précaires et de recrutement de nouveaux personnels fonctionnaires dans tous les corps de métier de l’université devraient pallier ces problèmes. L’effort de recrutement d’enseignants-chercheurs à l’université doit notamment permettre de faire baisser les effectifs dans les groupes de TD pour permettre de meilleures conditions de travail.