Questions de science
et de technologie


 N Dupont-Aignan

L’investissement en R&D est effectivement insuffisant. Je suis d’accord avec vous, il faut franchir le seuil des 3% de ratio de dépenses en R&D/PIB dès 2019 – l’État investira 4 milliards d’euros supplémentaires par an pour relancer la recherche. Malheureusement, l’Union Européenne n’est pas à la hauteur dans la course à l’innovation et à la réalisation des grands programmes d’avenir :

-  Le projet GALILEO, conçu comme un concurrent au rabais du GPS, est mis en œuvre par des lanceurs russes et souffre d’un retard de quinze ans.

-  Le projet CONNECTOME, visant à la simulation du cerveau humain, a été sous-financé de 3 milliards de dollars par rapport à son concurrent américain. Il a de plus été attribué à la Suisse, un pays non-membre de l’Union européenne.

-  Le retard de l’Europe face aux Etats-Unis sur le terrain des calculateurs quantiques est encore pire : au bout d’une décennie d’efforts des deux côtés de l’Atlantique, l’Amérique en a construit quatre, l’Europe aucun.

-  L’effort entrepris par la Commission européenne depuis 2016 dans le domaine de la robotique est tout aussi insuffisant, totalisant à peine 700 millions d’€ et mettant en œuvre des mécanismes de financement illisibles et inefficaces.

-  Cruelle ironie, la seule avancée perceptible en sciences appliquées menée en Europe concerne deux projets interétatiques - ITER (nucléaire) et VIRGO (détection d’ondes gravitationnelles) - dans lesquels l’Union européenne n’a aucune implication.

Je propose la création de trois agences européennes assurant le suivi de trois projets majeurs :

• Les transports, visant, à terme, le transport sous vide avec pour objectif d’étudier toutes les possibilités de faciliter les déplacements et de réduire les coûts ainsi que les retombées écologiques. Elles organiseraient aussi les infrastructures routières, établissant des normes de cartographie du réseau routier et la recherche sur la voiture autonome pour permettre aux véhicules sans conducteur de prendre place sur les routes européennes en 2030.

• L’informatique quantique, ayant pour objectif de soutenir la recherche pure comme la recherche appliquée.

• Le secteur médical, afin de constituer des bases de données médicales avec les données anonymisées des citoyens des pays européens et de déployer des solutions sur le diagnostic automatique et la recherche médicale génomique. Elle apportera aussi sa contribution à la recherche et à la lutte contre le cancer, notamment par le développement des outils de séquençages de l’ADN dans l’élaboration de nouveaux traitements.

Ces projets seraient financés par les banques nationales des pays y participant, la BEI et les investisseurs privés.