Questions de science
et de technologie


 N Dupont-Aignan

Je défends un enseignement supérieur du mérite et de l’effort, véritable moteur de l’ascension sociale. Il ne doit en aucun cas exister de sous-catégories ni de privilégiés dans le paysage français de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi nous devons généraliser les synergies entre grandes écoles et universités qui commencent déjà à se mettre en place. Mais il s’agit d’aller encore plus loin en trouvant un juste équilibre.
Tout d’abord il faut lutter contre l’accès inégalitaire aux grandes écoles : la reproduction sociale qui y règne est principalement due au coût financier qu’elles impliquent pour les familles et les étudiants. Les jeunes des classes populaires sont les premières victimes du renforcement des inégalités sociales au sein des grandes écoles puisqu’ils y représentaient 20% des étudiants en 1965 contre 9% en moyenne aujourd’hui ! L’État doit garantir la gratuité des concours pour les grandes écoles qui rackettent aujourd’hui les étudiants souhaitant les intégrer. Tout jeune sera ainsi placé à égalité devant la même épreuve. Il faut également diminuer fortement les frais de scolarité qui conduisent souvent nos jeunes à s’endetter et/ou travailler parallèlement à leurs études, ce qui peut pénaliser leurs résultats.
Ensuite, il faut inciter les universités à renforcer leurs exigences à travers l’augmentation du nombre d’heures de cours sur les deux premières années ou encore l’obligation de présence effective aux cours. Comme pour les grandes écoles, nous défendons une sélection à l’Université concernant les filières qui ont des problèmes de débouchés et sommes favorables à étendre ce dispositif aux formations qui le nécessitent, notamment en Master. Il faut redonner un sens au mérite au sein du parcours universitaire.
La rivalité entre universités et grandes écoles n’aura plus lieu d’être une fois démocratisé l’accès à un enseignement supérieur de qualité : un accès qui place la récompense du mérite comme valeur fondamentale.