Questions de science
et de technologie


 N Dupont-Aignan

Les études montrant la défiance particulière des Français à l’égard de la sûreté des vaccins, est sans doute difficile à interpréter mais plusieurs hypothèses peuvent être avancées. Il est par exemple intéressant de noter que les deux pays de l’UE où cette défiance semble la plus forte, selon l’étude menée par l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/10/24/97002-20161024FILWWW00016-les-francais-ne-font-plus-confiance-au-vaccin.php), se trouvent être ceux où l’inoculation de certains vaccins est obligatoire – 41% des Français interrogés, 20,64% des Italiens. Ce chiffre est au contraire beaucoup moins élevé dans les pays où l’inoculation de vaccins est recommandée mais pas obligatoire – 10,5% en Allemagne, 6,3% au Danemark, 4,45% en Finlande... Par ailleurs, certains choix peuvent être légitimement critiqués : l’arrêt de la fabrication du vaccin obligatoire DT-Polio après 47 ans de commercialisation, l’inoculation de l’hexavalent, qui rend de fait obligatoire des vaccins qui ne le sont pas légalement, a pu accroître le sentiment chez certains de nos compatriotes de ne plus avoir prise sur les politiques de santé, d’une opacité et d’un éloignement des décisions les touchant sur un sujet pourtant essentiel.

Dans ce contexte, je pense que le rétablissement d’un climat de confiance entre les Français, les responsables politiques et les institutions de santé passe par plus de transparence et de liberté dans la politique vaccinale. Pour répondre à cette exigence, je propose de relancer d’urgence la fabrication du vaccin DT-Polio afin que son inoculation soit proposée à nos compatriotes au même titre que l’hexavalent. Sans perdre de vue que l’objectif reste la vaccination de l’ensemble de nos compatriotes face aux maladies les plus redoutables, il est temps de reconsidérer certaines méthodes trop directives, sources d’incompréhensions et de méfiance.