Je ne pense pas qu’il faille « maintenir la France au rang de grande nation scientifique » comme « elle doit ambitionner » de l’être. Je crois par contre qu’il faut des moyens publics pour les étudiants dans toutes les filières.
Il serait d’ailleurs de l’intérêt de la science que les jeunes chercheurs puissent continuer à œuvrer dans le domaine dans lequel ils ont acquis une compétence. Mais les budgets de la recherche publique ne le permettent pas et les recrutements y sont très réduits. De plus, bien des docteurs ont effectué des travaux dans le cadre de leur thèse pour le compte d’une entreprise privée, encadrés par des chercheurs d’institutions publiques et bien souvent avec les moyens de la recherche publique. Ils ont été des chercheurs quasi-gratuits pour le compte d’entreprises privées qui ne sont pas de petites PME mais des géants, ou des sous-traitants de ces géants, des secteurs de l’automobile, de l’énergie, de l’informatique, de l’industrie pharmaceutique,…
Dans tous les laboratoires, les chercheurs réclament des renforts humains pour avancer dans leurs travaux. C’est une aberration et un gâchis de rejeter ces jeunes apprentis-chercheurs vers le chômage. C’est d’ailleurs vrai pour tous les apprentis, quel que soit leur niveau d’étude. Alors, dans les laboratoires publics, l’Etat doit embaucher tous les jeunes qui y ont été formés, s’ils le désirent, en faisant payer les grandes entreprises privées qui profitent très largement de la recherche publique. Et il faut contraindre ces entreprises privées à embaucher les docteurs dont elles ont utilisé les recherches, là encore, évidemment, si ces jeunes le désirent.