Questions de science
et de technologie


 N. Arthaud

La loi sur la transition énergétique du gouvernement de Hollande a surtout permis d’ores et déjà à quelques entreprises et au BTP de récupérer des centaines de millions de subventions.
La réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production d’électricité n’apportera pas une plus grande sécurité. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont eu lieu à cause du dérèglement d’une seule centrale. Maintenir 50 % de l’électricité d’origine nucléaire peut en partie réduire les risques, certainement pas les supprimer.
Mais cette décision en entraînerait une autre : pour le moment, les deux seuls pays qui ont décidé de supprimer ou réduire le nucléaire, le Japon et l’Allemagne, ont compensé cette réduction par une augmentation de la production des centrales thermiques, au charbon et lignite en Allemagne, au gaz naturel et au fioul au Japon, avec dans les deux cas un rejet plus important de gaz carbonique. Et cela même en Allemagne où il y a beaucoup d’éoliennes. C’est que personne n’a encore trouvé le moyen de faire fonctionner les éoliennes quand il n’y a pas de vent, ni les panneaux solaires le soir ou la nuit. Il faut donc des centrales thermiques pour relayer les énergies intermittentes, et ce n’est pas différent en France.
Les éoliennes et le solaire fonctionnent pour l’instant à grands coups de subventions. L’écologie est à la mode. Mais les hommes politiques qui font des « lois de transition énergétique » s’en servent pour se faire de la publicité mais ne raisonnent pas plus à long terme que les capitalistes, les vrais maîtres de l’économie. Dans le cadre de ce système, il n’y a pas de bonne solution.