Questions de science
et de technologie


 N. Arthaud

Il en va du climat et de l’environnement comme du chômage : les objectifs de développement durable sont irréalisables dans le cadre du capitalisme. Tout simplement parce que ce sont les capitalistes qui sont les véritables maîtres de l’économie et qu’ils ne connaissent que le marché et le profit. Ce sont leurs décisions d’investissement qui structurent l’organisation de la production, de l’énergie, des transports, du BTP.
Tant que l’on accepte cette mainmise sur l’économie, on peut discourir sur la sauvegarde de la mer ou sur les énergies renouvelables, mais on parle pour ne rien dire. Les États se sont engagés à réduire les émissions de carbone mais, refusant d’imposer des mesures contraignantes aux industriels, ils se sont contentés de mettre en place un marché des droits à polluer que peuvent s’échanger les capitalistes. Pour que les capitalistes acceptent de se préoccuper de l’écologie, il faut que cela leur rapporte !
L’écologie fait maintenant partie de la stratégie publicitaire de tous les groupes capitalistes : c’est à qui sera le plus « vert », le plus soucieux de développement durable. Certains fabricants en ont fait un argument de vente face à leurs concurrents. Pour d’autres, l’écologie a été l’occasion de trouver de nouveaux marchés, dans la construction de panneaux solaires ou d’éoliennes. Mais la révélation des fraudes au diesel organisées par Volkswagen et tous les autres constructeurs automobiles montre les moyens que les capitalistes sont capables de mettre en œuvre quand une réglementation fait obstacle à leurs profits.