Les ressources naturelles se raréfient, mangées par l’urbanisation, par la pression toujours croissante de la production et de la consommation.
La biodiversité s’éteint à une vitesse angoissante, impactée par l’agriculture intensive, par le réchauffement climatique, par les pollutions, par les perturbateurs endocriniens.
Alors que nous arrivons devant ces abîmes, qu’ont fait nos décideurs politiques ? Ils ont ouvert la nature aux marchés, en mettant des prix sur tout.
Ils ont ainsi permis aux marchands de pétrole et aux marchands d’armes, de détruire l’homme, et la nature, en s’achetant une bonne conscience.
Pourtant, les marchés financiers ne répondent pas aux défis écologiques.
Et la normalisation centralisée, que certains proposent comme alternative, avec ses interdits en tous sens, ne marche pas non plus.
La sauvegarde de la biodiversité repose sur les communautés locales, les communes, qui gèrent chacune une portion de notre territoire. Les biens communs doivent être gérés « en bien commun », c’est-à-dire par ceux qui peuvent en porter la responsabilité, et qui mûriront leurs décisions avec tous ceux qui sont concernés.
Reconnaissons donc le rôle des collectivités dans la gestion des terroirs.
Et le long de nos terres, s’ouvrent d’autres et immenses « terres » ouvertes, presque inexplorées : les mers, et les fonds sous-marins, dont la France détient 11 millions de kilomètres carrés, sont, tout près de nous. Les mers abritent des secrets de l’avenir de notre humanité. Déjà les algues et l’aquaculture abondent les ressources alimentaires, énergétiques, pharmaceutiques. Mais les espèces marines nous sont encore aux neuf dixièmes inconnues. Nous ignorons encore comment les courants océaniques, qui dirigent nos climats, sont affectés par l’immense activité humaine. Je veux leur consacrer un très grand effort de recherche.
Nous partageons, du cœur des grandes villes aux plus petits hameaux, le devoir de protéger la nature. C’est un principe politique qui dépasse l’administration et même le gouvernement d’un moment. Cela n’efface pas les conflits entre les hommes d’aujourd’hui : cela nous incite à en faire un sujet de débat pacifique. Retrouvons-nous, échangeons dans le respect mutuel, pour décider de l’avenir que nous voulons donner à nos mers, nos campagnes, nos montagnes.
Il faut que les hommes redeviennent actifs, et prennent en charge leur propre destin. Et avec leur propre destin, ils prendront en charge le destin de leur terre, et une relation nouvelle s’installera, de nature à apaiser le monde et à apporter des solutions aux conflits. Sinon, ce sera de nouveau la tragédie. Je suis un homme d’espoir, parce que les bergers ont toujours eu de l’espoir, mais il est minuit moins cinq. Nous n’avons plus beaucoup de temps.