Questions de science
et de technologie


 J. Lassalle

À la fin du XIXe siècle, alors que notre pays avait frôlé la dislocation, la IIIème République décida qu’aucun enfant ne devait rester à l’écart de l’instruction publique. Ces mots, « instruction publique », disent exactement ce que devrait être la mission de l’école : transmettre le savoir-faire, enseigner langue et culture, préparer à un métier.

Les élèves d’aujourd’hui n’ont-ils pas le même besoin ? Leur esprit devra être formé à créer plutôt qu’à subir, à produire plutôt qu’à consommer passivement ce que Google, Apple, Microsoft ou Facebook leur mettent sous le nez. Ils devront exercer leur liberté, et pour cela maîtriser profondément Internet et les outils de communication, au lieu d’en devenir dépendants.

Nous devons enseigner la pratique de l’informatique, de son "code", dès le primaire. L’école doit à la fois transmettre l’héritage des générations passées, et garder le rythme des changements du monde. La révolution technologique pose aux nouvelles générations un défi plus grand que celui de nous servir d’Internet, de « l’outil informatique » : il s’agit de le maîtriser pour ne pas en devenir esclaves. L’enseignement de l’informatique ne tient aujourd’hui dans les programmes qu’une place marginale. Nous devons y reconnaître l’un des langages communs du monde nouveau, que nos enfants devront pratiquer couramment.

Nous avons aujourd’hui des programmes, mais pas d’enseignants. J’ai prévu le recrutement d’urgence de 80000 enseignants en sciences, la grande majorité en informatique, qui pourront être des informaticiens expérimentés qui voudraient se reconvertir dans l’enseignement, ou enseigner à temps partiel, du primaire au supérieur. Nous devrons mettre en place, d’urgence donc, l’organisation nécessaire.