Les données techniques et économiques de l’énergie sont en évolution très rapide : j’entends être le président d’une transition énergétique rapide parce que pragmatique. Il s’agit en premier lieu de ne pas sacrifier la filière nucléaire française sur l’autel de l’idéologie quand elle est un fait majeur et massif dans notre production énergétique française, un des outils de notre autonomie énergétique et la cause d’un prix durablement bas de l’électricité que nous envient tous les pays comparables au nôtre.
Aussi une nouvelle loi de transition énergétique devra être rapidement adoptée. Elle abandonnera cet objectif aveugle et absurde d’une réduction immédiate du nucléaire. Elle fera rentrer la transition énergétique dans les équilibres du marché, parce qu’il s’agit d’un des outils efficaces de régulation auquel une politique sérieuse de l’énergie ne peut renoncer. C’est d’ailleurs le meilleur service qu’on puisse rendre à la filière française des énergies renouvelables pour aller conquérir des parts de marché à l’étranger, où elle devra affronter les forces du marché. Pour corriger les effets d’angle mort du marché et remettre les priorités dans le bon ordre, c’est-à-dire décarbonner notre mix énergétique et tenir nos engagements de l’accord de Paris (COP 21), je prendrai les mesures permettant d’éliminer les énergies fossiles de la production d’électricité, avec un prix plancher de la tonne de carbone de 30 euros minimum.
J’amplifierai la politique d’économie d’énergie et rendrai ainsi du pouvoir d’achat aux Français, parce que la meilleure énergie est finalement celle que l’on ne consomme pas. Les potentialités d’économie d’énergie, de stockage d’énergie et d’effacement de pointe sont immenses. Ce sont elles qui répondront le mieux aux problématiques d’intermittence, pour autant que la régulation et un fonctionnement sain du marché ne soient pas gênés par un empilement d’objectifs secondaires et contradictoires.
Mon ambition est aussi de bâtir de nouvelles filières industrielles françaises, compétitives et créatrices d’emplois, dans les domaines de l’énergie décarbonnée où la France a des atouts pour devenir un grand champion industriel. Les tendances de long terme nous montrent que ces technologies sont en train de devenir rentables. Il y a donc une formidable opportunité. C’est aussi une nécessité pour permettre l’autonomie des collectivités d’Outre-mer. La France doit par exemple être en pointe dans la digitalisation du secteur de l’énergie, en poursuivant le déploiement des compteurs intelligents, élément essentiel des smart-grids qui permettent d’atteindre une plus grande efficacité énergétique. L’autoconsommation d’électricité est également une opportunité pour encourager le développement de technologies innovantes (stockage, domotique, ...) et mobiliser des technologies et des savoir-faire dans le numérique et le "big data". Il s’agit d’un marché potentiel en forte croissance pour les start-ups françaises du numérique.