Questions de science
et de technologie


 F. Fillon

La fréquence des maladies chroniques a explosé au cours de ces dernières décennies. Aujourd’hui, ce sont 10 millions de Français qui sont pris en charge pour des affections graves de longue durée : maladies cardiovasculaires, respiratoires, mentales, neurodégénératives, diabète, cancers. Une grande partie d’entre elles, liées à de mauvais mode de vie et aux conditions environnementales, sont évitables.
La prévention est au centre de mes propositions santé. C’est une véritable éducation à la santé que doivent recevoir nos concitoyens, dès leur plus jeune âge et tout au long de la vie. Je lancerai un grand Plan Santé à l’école débutant dès l’école maternelle, et reposant sur l’éducation à la santé (nutrition, activité physique, sommeil, gestes simples pour se prémunir d’effets délétères de l’environnement) et sur la prévention des addictions (écran, tabac, alcool, cannabis et autres drogues). L’Etat s’appuiera sur la Haute Autorité de la Santé (HAS), sur les médecins scolaires et sur les enseignants pour définir un parcours éducatif à enseigner à chaque niveau de scolarité. Je ferai prendre en charge par l’assurance maladie une consultation de prévention tous les deux ans pour tous les Français. Le contenu de cette consultation sera adapté en fonction des risques et de l’âge. Il sera défini en lien avec les représentants des professionnels de santé et la HAS. Elle sera assurée par le médecin traitant qui verra ainsi reconnaître son rôle clé dans le « maintien en bonne santé » des Français. Enfin, un « parcours de prévention » sera proposé aux Français. L’assurance maladie transmettra à chaque Français un document personnalisé qui indiquera, pour chaque âge de la vie, les comportements personnels (alimentation, pratique du sport…) et les actions de suivi médical permettant à chaque Français d’être acteur de son maintien en bonne santé et de son bien-vieillir. Ce document, associé aux visites de prévention, promouvra les vaccinations.
L’environnement peut avoir des effets néfastes sur la santé. Je prendrai l’exemple des perturbateurs endocriniens (PE). Les PE sont inscrits malheureusement partout dans notre vie moderne confortable : alimentation, médicaments, cosmétiques, habitat, eau, agriculture. Ils contribuent à l’apparition de maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, cancers, infertilité et pourraient avoir un rôle dans les maladies neurodégénératives et l’autisme. Enfin, l’exposition fœtale et lors de la petite enfance est préoccupante car elle a un retentissement tout au long de la vie, voire aussi sur la descendance. Je poursuivrai une politique ferme d’interdiction de l’usage de PE, à l’image de la suppression en 2010 du bisphénol A dans les biberons, suppression inscrite dans la loi Grenelle II. Il s’agit aujourd’hui de veiller à sa stricte application et de s’assurer que ce PE n’est pas remplacé par un autre comme le bisphénol B. J’aurai une politique sur l’habitat durable en incitant fiscalement les particuliers et les professionnels à l’utilisation d’écomatériaux et en les informant par un étiquetage lisible. La France, via les lois Grenelle I et II issues du Grenelle a été novatrice sur la protection de l’environnement. Je poursuivrai son action en particulier au niveau Européen.
La France a été à l’avant-garde de l’action et de la recherche sur les PE. Elle tiendra cette place en renforçant son expertise, autour de l’ANSES, en développant les méthodes d’évaluation des risques adaptées et validées. Je veillerai à ce que soient présentées des études objectives qui ne prêtent pas le flanc à la défiance. Je ferai des études relatives aux modifications épigénétiques qui touchent les individus un axe transversal de recherche, que l’on devra retrouver en particulier dans les Plans Cancer, Maladies neurodégénératives et Autisme. Je donnerai de réels moyens à l’IFRES, Initiative française de recherche et environnement santé. Je poursuivrai le Plan National Santé Environnement, là encore en lui donnant des moyens.
L’Etat doit retrouver un rôle de coordination d’une politique nationale de santé publique cohérente et de long terme. Cette politique implique une coordination entre plusieurs ministères : Ecologie, Agriculture, Santé, Enseignement supérieur et Recherche mais aussi Industrie. C’est un enjeu essentiel pour notre santé, pour notre environnement, dès maintenant et pour les générations futures.