Notre système éducatif doit fournir à tout futur citoyen les principales clés pour comprendre notre monde numérique. Il ne s’agit pas de former des professionnels de l’informatique mais de proposer à chacun un bagage minimal, comme il en est fourni en français, en mathématiques, en histoire-géographie, en langues…. Un enseignement d’informatique doit inclure des éléments éthiques, juridiques et sociaux à côté bien sûr de bases scientifiques et techniques. Ainsi un bachelier doit au cours de son cursus avoir appris à coder et acquis les bases de l’algorithmique et des structures de données. Il aura aussi compris les principes de base et les principaux enjeux dans les domaines de la cybersécurité, de la gestion des données personnelles et du respect de la vie privée, des licences logicielles et du logiciel libre.
La mise en place d’une telle formation à tous les niveaux pose la question essentielle de l’existence d’un corps professoral bien formé. Pour les professeurs des écoles, les ESPE doivent proposer de réels enseignements d’informatique, tenant compte des formations initiales des étudiants-professeurs. Pour les professeurs des collèges et des lycées, la qualité des enseignements est clé. Il n’y a aucune raison d’être moins exigeant dans la formation des professeurs d’informatique que dans celle des professeurs des autres disciplines.
La seule solution pragmatique est de généraliser ces enseignements progressivement au fur et à mesure que les enseignants seront formés et recrutés. Cette généralisation doit être basée sur deux éléments complémentaires. Il faudra tout d’abord mettre en place un plan de formation continue ambitieux. Ce plan sera destiné aux enseignants déjà en poste, titulaires en informatique ou dans une autre discipline, et ayant suivi des enseignements d’informatique dans le cadre de leur formation initiale. Cette formation continue doit être validée par un certificat d’aptitude. Il faudra d’autre part examiner la possibilité de recruter de nouveaux professeurs spécialistes en étudiant la création d’un CAPES et/ou d’une Agrégation
d’informatique. Dès la session 2017, il sera possible de présenter une option informatique au Capes de mathématiques.