Je veux commencer par rappeler que notre ambition, c’est de réduire notre dépendance à l’égard du nucléaire, avec l’objectif de 50% d’énergie nucléaire à l’horizon 2025.
Concernant le programme Astrid, une phase d’avant-projet détaillé de plusieurs années est un préalable indispensable avant toute décision de construction éventuelle d’un réacteur expérimental. Il s’ensuivra une phase de certification d’environ cinq ans et une phase de construction qui prendra une dizaine d’années. Le démonstrateur n’est donc pas attendu avant les années 2035 et suivantes. Une mise en oeuvre industrielle de la 4ème génération de réacteurs n’est donc pas prévue avant la deuxième moitié du XXIème siècle. Il n’y a donc pas a priori de débouché évident en France pour la quatrième génération avant une très longue durée et la question de l’utilité de poursuivre le programme en l’état se posera.
En outre, le coût attendu du démonstrateur est significativement élevé : plus de 5 milliards d’euros à ce stade. L’internationalisation du projet pourrait permettre de partager ses coûts. Des discussions avec le Japon ont été engagées. Ces discussions gagneraient à être étendues avec d’autres pays tels la Russie et la Chine qui font également le pari de la quatrième génération ou bien avec les autres pays membres du Forum International Génération IV. C’est pourquoi je propose que le quinquennat serve à travailler à
l’internationalisation du projet Astrid. Toutes choses égales par ailleurs, c’est le format d’une coopération multilatérale de grande ampleur qui a été retenu par exemple pour le projet ITER permettant d’expérimenter l’usage de la fusion nucléaire. Si cette internationalisation du projet est réussie, il n’y a pas de raison d’arrêter un programme qui peut contribuer à diversifier les options énergétiques de demain et contribuer à mettre en valeur le savoir-faire français. En revanche, si l’internationalisation n’a pas lieu, le projet ne pourra pas être continué.