L’adoption des 17 Objectifs du Développement Durable par l’ensemble des pays du monde constitue une révolution pour la planète : pour la première fois, tous s’accordent sur les grandes priorités pour concilier les trois piliers du développement : l’économie, le social et l’environnement. C’est très clair : les progrès de l’humanité auront lieu dans ces trois domaines en même temps, faute de quoi il y aura un déséquilibre insupportable pour l’environnement et les populations. C’est pourquoi je m’engage à accélérer la mise en oeuvre des Objectifs du Développement Durable en Europe et en France par une action interministérielle renforcée.
La biodiversité est largement traitée dans ces objectifs : directement à travers deux d’entre eux (l’ODD14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines ; l’ODD 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification,
et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité). Elle est aussi présente de façon transversale sur les sujets des villes durables, de la production et de la consommation durable, et même du changement climatique, qui ont surtout un impact en matière de biodiversité.
La France a une responsabilité particulière en matière de protection de la biodiversité. Nous avons le premier espace maritime au monde, et nous sommes l’un des rares pays industrialisés à accueillir une forêt tropicale et à figurer parmi les 10 pays abritant le plus grand nombre d’espèces menacées.
Au niveau international, nous mobiliserons les chefs d’Etat et les entreprises dans le cadre d’une conférence mondiale afin de créer une dynamique et une prise de conscience de même ampleur que celle engagée sur la question climatique. Afin d’être cohérents avec cette ambition mondiale, nous soutiendrons la préservation des espèces protégées, et mettrons en oeuvre les mesures nécessaires pour cohabiter avec nos populations de grands carnivores (loups, lynx, ours).
Nous agirons alors en France sur les principales menaces pour la biodiversité terrestre en fixant deux objectifs : mettre un terme à l’artificialisation des terres, dans le cadre de contrats avec les territoires, et faire de la France le leader de l’agriculture écologique, grâce au grand plan d’investissement de 50 milliards d’euros que je souhaite déployer pendant le quinquennat, qui consacre notamment 5 milliards d’euros aux investissements agricoles, auxquels vient s’ajouter la rémunération des services environnementaux rendus par les agriculteurs à hauteur de 200 millions d’euros par an dans le cadre de la PAC.
Nos océans et la biodiversité qu’ils contiennent sont mis en danger par le réchauffement climatique, la pollution et la surexploitation. Avec presque un quart de son espace maritime bénéficiant du statut d’aires protégées, la France fait honneur à l’ambition de protection des océans. Toutefois, elle ne parvient pas encore à dépasser les contradictions inhérentes à l’exploitation de ce milieu. C’est pourquoi nous organiserons la planification des espaces maritimes avec des mécanismes de gouvernance transparents et une approche participative, assurant une prise de décision claire et prenant en compte la valeur des services rendus par les écosystèmes. En outre, nous défendrons la mise en place des quotas de pêche pluriannuels au sein de l’Union européenne pour permettre une pêche durable. Enfin, nous développerons la recherche marine, parent pauvre de la recherche française : nous consoliderons les moyens dans les sciences et technologies de la mer, conforterons les deux pôles de compétitivité consacrés à la mer, outils essentiels de partenariats public-privé dans l’innovation maritime et conserverons une expertise scientifique publique française dans le suivi et la gestion des stocks halieutiques.
Et enfin, puisque 80% de la biodiversité nationale est située dans les Outre-mer, nous y localiserons l’Agence française pour la biodiversité.