Il faut d’abord analyser complètement la situation. Les possibilités de passerelles sont importantes en France, et au final 82% de ceux qui entrent dans l’enseignement supérieur en sortent avec un diplôme : c’est au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Mais cela se fait souvent au prix de parcours sinueux qui peuvent être vécus comme des échecs. Je me place dans la lignée de la Stratégie Nationale de l’Enseignement Supérieur et formule ma réponse en quatre temps :
1. Elargir l’offre de formation. Pour cela, il faudra créer de nouvelles places de BTS et en IUT, qui offrent de bonnes formations dans lesquelles les bacheliers technologiques et professionnels réussissent mieux, en général, qu’en Licence. Les initiatives prises par les universités pour créer des parcours mieux adaptés à la diversité des publics, en particulier en proposant un renforcement pour ceux qui en ont besoin, seront soutenues y compris financièrement.
2. Renforcer l’orientation, afin que chaque bachelier puisse trouver sa place dans une formation adaptée, alors que trop souvent des étudiants s’inscrivent en Licence par défaut : c’est un gros facteur d’échec. Cela permettra aussi de lutter contre les phénomènes de mode qui conduisent à ce que de trop nombreux étudiants se retrouvent dans les mêmes filières, quand d’autres sont délaissées alors même qu’elles ont de très bons débouchés.
3. Soutenir l’innovation pédagogique afin d’offrir un enseignement où l’étudiant joue un rôle plus actif, où il est plus investi dans des projets et des activités de groupe. C’est à la fois un facteur d’implication donc de réussite, et de développement de compétences nécessaires dans le monde actuel.
4. Accompagner financièrement l’augmentation du nombre d’étudiants et améliorer les conditions d’études. C’est pourquoi je m’engage à augmenter le budget de l’ESR d’un milliard d’euros supplémentaires. Cela permettra de créer les emplois nécessaires à accompagner l’amélioration de la formation, mais aussi les conditions de vie étudiante (revenu universel, logement, accès à des espaces de travail, développement de la vie sur les campus) qui sont aussi des facteurs d’intégration universitaire et de réussite étudiante.