Tout d’abord il faut avoir une vision globale de la problématique énergétique, c’est pourquoi j’en ai fait un point majeur de mon programme, avec la présentation d’une ensemble de mesures qui doivent nous permettre d’effectuer la transition énergétique. Elles concernent la baisse des besoins énergétiques, la rénovation énergétique, le pilotage du mix énergétique, la sûreté nucléaire, le développement des ENR, la mobilité… Pour réaliser tous ces objectifs nous avons besoin d’un investissement important en matière de recherche, mais aussi de formation à tous les niveaux car ce sont des modes de pensées souvent très différents qu’il faut construire. Il y a aussi des verrous technologiques et scientifiques, et la question du stockage de l’énergie est en particulier fondamentale. Une limite du développement de plusieurs ENR est leur intermittence, et le développement des capacités de smart grid et de stockage est indispensable.
Nous avons de grands atouts en France : notre pays a une forte histoire dans le domaine de la chimie des batteries, et encore des laboratoires de recherche au meilleur niveau mondial. Nous avons aussi une structuration intéressante avec le Réseau sur le Stockage Electro-chimique de l’Energie, au sein duquel de belles avancées technologiques sont en train de se réaliser. Mais il faut penser la filière complète : recherche, développement technologique, industrialisation, commercialisation, déploiement des savoir-faire. Je ne veux pas que nous nous retrouvions avec des progrès scientifiques français ou européens dont la mise en œuvre industrielle et commerciale soit monopolisée par d’autres pays comme c’est le cas avec le lithium-ion.
Dans le cadre de la relance de l’Europe, je propose que l’UE lance un plan de 1000 milliards d’euros consacré à la transition énergétique. C’est dans le cadre de ce plan, et à l’échelle française du PIA 3, que se trouveront les moyens nécessaires pour essayer de lever le verrou de l’intermittence. Ils permettront de conduire les travaux de recherche nécessaires sur tous les aspects du stockage de l’énergie, de financer les démonstrateurs technologiques, en amplifiant les expérimentations territoriales, de soutenir les entreprises qui aujourd’hui se tournent vers la transition énergétique, et font preuve d’innovation non seulement technologique mais parfois aussi sociale et économique.